Neuvaine à l’Esprit Saint
PRÉSENTATION DE LA DÉMARCHE D’UNE NEUVAINE À L’ESPRIT SAINT
par Monique Anctil de Rimouski (Québec)
MEMBRE DU CONSEIL CANADIEN DU RENOUVEAU CHARISMATIQUE CATHOLIQUE (CCRCC)
Le dictionnaire populaire catholique nous dit que la neuvaine est un exercice de prière publique ou privée qui s’étend sur une durée de neuf jours, en vue d’obtenir une faveur spécial ou pour remercier d’une grâce obtenue. Le chiffre neuf, comme triple du nombre sacré TROIS, signifie la perfection.
Le Conseil Canadien du Renouveau Charismatique Catholique propose, à l’ensemble des diocèses du Canada Francophone et à tous les frères et soeurs des divers pays , le texte et la démarche d’une neuvaine à l’Esprit Saint qui pourra être utile nous le souhaitons aux groupes de prières du Renouveau, aux paroisses et aux individus.
La pratique de la neuvaine s’inscrit dans la prière d’intercession et trouve son sens dans la prière des grands intercesseurs, nos ancêtres dans la foi. Abraham se tient devant Dieu (Gn 18, 16-33), intercédant en faveur de son peuple. Il évoque avec audace les quelques justes afin d’obtenir de Dieu le pardon d’un grand nombre de coupables. S’appuyant sur la Promesse de Dieu, il se tient « debout sur la brèche », veillant et gémissant pour les pécheurs. Il devient comme le symbole de Jésus, seul Intercesseur auprès du Père et Serviteur qui, par sa souffrance, doit sauver tout le peuple. (Is 53).
La prière de Moïse (Ex 17, 8-12) est la figure saisissante de la prière d’intercession qui s’accomplira en Jésus, « l’unique Médiateur entre Dieu et les hommes ». (1Tm 2, 5) Moïse porte dans son coeur les gémissements de ses frères demeurés en esclavage. Solidaire de la misère qui l’entoure, il devient médiateur pour son peuple. David est le pasteur qui prie pour son peuple et en son nom. (2S 7, 18-29) Sa prière, faite de louange et d’action de grâces pour les bienfaits déjà accomplis, supplie le Seigneur Yahvé de demeurer fidèle à la promesse de bénir à jamais sa maison. Salomon élève les mains vers le ciel et supplie le Seigneur pour lui, pour tout le peuple, pour les générations à venir, pour le pardon de leurs péchés et leurs besoins de chaque jour, afin que toutes les nations le reconnaissent comme le seul Dieu et que le coeur de son peuple soit tout entier à Lui. (1R 8, 10-61)
De l’Ascension à la Pentecôte, répondant à l’invitation de leur Maître de ne pas quitter Jérusalem, les apôtres rassemblés avec Marie à la chambre haute, persévèrent dans la prière. Ils font la « première neuvaine », dans l’attente de la réalisation de la promesse de Jésus de leur envoyer l’Esprit promis par le Père. (Ac 1, 4-5; 2, 1 et ss.)
Toute prière garde vivant le souvenir de Dieu, écrit André Myre. La prière biblique « se faisait souvenir », rappelant sans cesse les grandes interventions de Dieu à travers son histoire collective et personnelle. Intercéder, demander en faveur d’un autre est, depuis Abraham, le propre d’un coeur accordé à la miséricorde de Dieu. Dans l’intercession, celui qui prie ne « recherche pas ses propres intérêts, mais songe plutôt à ceux des autres. » (Ph 2, 4) L’intercession est une prière de demande qui nous conforme de près à la prière de Jésus. C’est Lui l’unique Intercesseur auprès du Père en faveur de tous: « Je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet. » (Jn 14, 16)
C’est dans cet esprit que, dans une même prière de foi, les groupes du Renouveau Charismatique Catholique et toutes personnes qui le désirent peuvent intercéder par une neuvaine à l’Esprit Saint au moment qu’ils jugeront opportun afin que se renouvellent en notre temps, pour notre Église, les merveilles de la Pentecôte. Cette forme de prière, s’apparente à celle de nos « Jérichos », cette pratique d’intercession qui s’inspire quant à elle de Josué devant les murs de Jéricho et qui n’a rien de magique. On connaît de ces charlatans qui font des affaires d’or sur la crédulité des superstitieux. À les croire, il suffit de répéter dix, cinquante ou cent fois une prière-miracle pour obtenir une faveur. Rappelons-nous tout d’abord que, selon l’Évangile, c’est la prière faite avec foi qui est certainement entendue.
La neuvaine proposée se nourrit donc d’une démarche de foi préparée par le Père Guy Jalbert, o.m.i. Chaque jour comporte deux temps: – celui du matin et – celui du soir, avec hymne, Parole de Dieu, prières spontanées et oraison, pouvant facilement servir d’inspiration pour l’animation d’une soirée de prière. Cette neuvaine peut se réaliser au sein de l’assemblée de prière, en petits groupes formés pour l’occasion, dans les familles, les communautés paroissiales, ou individuellement si on a des raisons de ne pouvoir se joindre à l’un ou l’autre groupe. À nous d’être inventifs afin que cette prière de foi obtienne, pour nous et pour notre Église, les fruits d’une nouvelle Pentecôte. Rappelons-nous ces paroles de confiance de Thérèse de l’Enfant-Jésus: « On obtient de Dieu tout autant qu’on en espère! » À l’aube de troisième millénaire, demeurons persévérants dans la prière et notre Église entière sera renouvelée dans la puissance de l’Esprit Saint.
Bonne route !
Monique Anctil, r.s.r.
Diocèse de Rimouski
24 janvier 1999
TEXTES SUGGÉRÉS POUR LA NEUVAINE À L’ESPRIT SAINT
par le père Guy Jalbert